Glouton

GLOUTON

Barbançon 2021 - Durant un moment l’horizon réapparaît puis les doutes et les replis le remplacent. Tu as peut-être l'impression de l’avoir sur ton chemin, ce piquant virus qui dévore l’humanité? Non pas celui-là! Je te parle de l'autre, bien pire, cette chimère qui te freine et t'empêche de t'accomplir. Celle qui t'enlise est la peur qu'il faut dépasser. (©2020 BDA - Barbançon)

GLOUTON photographie de Bruno D'ALIMONTE

LES CO-ÉCRITURES

Pour Contribuer au Sépia Imaginarium

*Le texte proposé devra être bref, énigmatique et personnel. Retenu, il pourra ensuite être exploité dans le Sepia Imaginarium en vous citant.

 

facultatif
Max 1000 caractères.
  • L’arbre devant la forêt,
    Le poussin caché dans l’arbre,
    Ciel sombre.

    4 avril 2023

  • La sorcière

    Depuis toujours, entre voisins, quand nous nous croisions en voiture sur cette route étroite, nous serrions à droite et ralentissions, occasion de nous saluer de la main et nous adresser un sourire.
    C’était une vie paisible… Jusqu’à ce qu’elle ne s’installe dans le hameau du fond. Elle, accélère et tente de percuter nos véhicules en se déportant vers la gauche, et elle nous lance des regards terrifiants avec ses petits yeux emplis de haine. Les gosses ne peuvent plus faire de vélo. Nous avons tenté de parlementer, mais dès qu’on approche de sa maison, elle lâche ses chiens. Nous avons mis en place un système de surveillance et guettons ses sorties pour ne pas la croiser. Certains pensent qu’elle est anglaise et qu’elle a l’habitude de rouler du mauvais côté. D’autres disent qu’elle incarne le mal. Moi, je crois qu’elle est très seule et qu’elle souffre. Un jour, je trouverai le courage d’affronter ses molosses et j’irai lui parler doucement.
    Je saurai lui rendre sa part d’humanité..

    16 mars 2023

  • Poursuite

    Un matin, ou peut-être une nuit, j’ai épaulé ma veste et je suis parti. Longtemps, j’ai suivi les étoiles, puis l’ombre du soleil pâle. J’ai quitté les cités et les chaussées de pierre, j’ai longé les ruisseaux, les méandres des rivières. Guidé par les oiseaux, j’ai trouvé un bosquet envahi par la ronce des haies. Puis j’ai re-cheminé, encore et inlassablement. À travers champs, à travers doute, à travers temps. Au détour d’un tournant surgit une question : l’important c’est la route ou la destination?

    Je donne ma langue au lion.

    12 mars 2023

  • Single track

    Perspective trompeuse: la voie semble large, confortable.
    On s’y croise sans peine, à première vue.
    Grosse erreur d’appréciation.
    Celui qui arrive en face, soit tu te le prends en pleine face, soit s’engage entre vous un défi expéditif: l’un des deux devra s’écarter, s’effacer, frôler le fossé.
    On y va au bluff; si j’ai l’air assuré et déterminé c’est lui qui me cédera la place. Je ne lève pas le pied, j’y crois.
    Bien sûr tu fais moins le malin si c’est un gros tracteur.
    Tu ne la ramènes pas, tu te glisses, tu te faufiles, au risque de griffer ta carrosserie aux fils de fer barbelés.
    De toute façon vous ne ferez que vous croiser et tu continueras, jusqu’à la prochaine rencontre.
    Ben la vie c’est pareil, mon lapin.

    9 mars 2023