Le planqué

Te voilà enfin! C’est pas trop tôt!
Tout ce mal que je me suis donné…
Tu t’es bien moqué de moi, avec tes clins d’œil appuyés en direction des faux princes charmants, des Don Juan de pacotille. Ils étaient tout sourires, les bras grands ouverts. Je me faisais belle pour eux, pour attirer leur regard, pour briller dans leurs yeux. Mais les sérénades au balcon se finissent dans un silence juste poli, au revoir et merci. Tout ça pour ça?
Nous voilà tout décatis, envahis de ronces, on s’effrite, on s’écroule, on ternit.
Tu t’es bien planqué toutes ces années, aurai-je encore le désir de pousser cette porte…
On fait moins le malin, mais après tout tu m’intrigues. Je ne suis pas loin de croire que c’est par calcul que tu t’es si bien caché. Je t’aurai.

Florence Caplain

24/02/2023